Du spectacle vivant pour l'humanité
face à l'angoisse Médiatique
Privés de culture, c’est le scénario médiatique angoissant qui nous divise. Alors Vvive le spectacle vivant pour rassembler notre humanité !
Que s’est-il passé pour qu’une tribune de militaires puisse réclamer plus de pouvoir pour nos élus ? Nous sommes pourtant dans une période où à travers le conseil scientifique de gestion de la crise sanitaire, l’État a rarement eu autant de pouvoir centralisateur.
Que se passe-t-il pour que cette tribune soit si fortement condamnée, alors que ces rédacteurs semblaient justement aller dans la même direction que les réformes de ces dernières années, qui ont apporté toujours plus de restrictions au nom de la sécurité ?
En remontant en arrière, j’ai pioché au hasard des faits qui n’ont peut-être rien à voir entre eux, mais qui mis bout à bout peuvent apporter une lumière différente sur notre société moderne.
Cie Prend soin de toi
03-10-2024
Des Gilets jaunes aux Pompiers en passant par les CRS
Hiver 2018/2019 : Les Gilets jaunes demandaient à être pris en compte. On leurs a reproché l’absence d’organisation et de revendications précises. Quand ils ont clarifié leur discours, on a préféré braquer la caméra sur les casseurs qui s’étaient introduits dans les manifestations, plutôt que sur la pertinence des problématiques sociales que faisaient remonter ces humains des ronds-points.
Automne 2019 : Les pompiers ont essayé de faire entendre leur manque de moyens «Faire plus avec moins, bienvenue chez les pompiers» ou «Stop au mépris du politique». On leurs a envoyé les CRS.
Hiver 2019/2020 : il n’y a plus de place à la contestation, la Pandémie occupe l’espace médiatique.
Printemps 2020 : caché derrière le virus, le débat social de la réforme des retraites passe presque inaperçu. L’opposition est balayée du revers par l’invocation de l’article 49.3.
Automne 2020 : comme à chaque automne depuis de longues années, les médecins et soignants demandaient inlassablement plus de lits de réanimation, pour faire face aux grippes saisonnières. Et comme pour les année précédentes, le nombre global de lits de réanimation en France était plutôt à la baisse. L’Etat a préféré continuer à faire la morale au corps médical sur la manière dont il doit soigner et prescrire ou non, plutôt que de lui fournir les moyens nécessaires pour travailler correctement et librement.
Quand les gens ont commencé à se poser des questions sur le bien-fondé de certains points de la politique sanitaire, et sur les effets secondaires apportant la restriction des libertés individuelles, on a préféré braquer la caméra sur l’assassinat d’un professeur Samuel Paty qui défendait lui aussi la liberté d’expression. Mais pendant ce temps, la liberté de la presse semblait compromise par l’article 24 de la loi de sécurité globale qui était justement censée luter pour protéger et sécuriser la liberté de chacun.
La crise générale s'installe dans un spectacle passif
Hivers 2020/2021 : La crise sanitaire semble s’installer durablement dans une allure de dictature restrictive. Le couvre-feu, empêche les gens de sortir le soir et ils doivent s’entasser pour faire leurs courses tous au même moment. Pourquoi répondre à une crise sanitaire par des distances « sociales » plutôt que par des distances « sanitaires » ? Est-ce une simple erreur de langage ?
Printemps 2021 : les artistes se rassemblent dans plus de 100 lieux culturels sur toute la France. Des rassemblements permanents, destinés à s’interroger sur notre société et à faire redémarrer la vie de manière plus artistique et plus humaine. Après 2 mois d’occupation de ces lieux, les grands médias et journaux télévisés n’en parlent que trop peu.
Pendant ce temps la loi de sécurité globale est votée et elle renforce le pouvoir des forces de l’ordre. C’est une bonne chose de leurs donner plus de moyens d’agir. Mais cela semble du même coup restreindre encore d’avantage les libertés et les contres pouvoirs que représentaient encore quelques médias réfractaires. Au nom de la vérité, une information qui n’irait à l’encontre de celle délivrée par le pouvoir en place, aurait la possibilité d’être de plus en plus facilement écartée.
Pendant que le monde braquait ses caméras sur le virus, on frappait les gilets jaunes, on imposait la réforme des retraites, on instaurait un confinement devenu un couvre-feu. On imposait une vision très unilatérale de la pandémie et de la médecine, en muselant les scientifiques aux avis divergent de celui imposé par le conseil scientifique de la gestion de la crise menée par l’état.
A présent, la tribune des militaires s’inquiète de la manière dont l’Etat n’utiliserait pas assez le bâton pour diriger le pays. Si le pouvoir manque de crédibilité, il faut grossir le bâton pour rester dissuasif.
Cela n’apportera aucun changement de conscience. Le bâton permet surtout de couver une soumission précaire et explosive. Mais le fait que des militaires puissent critiquer le pouvoir auquel ils sont soumis, est un très beau signe d’absence de lien entre la population et l’Etat qui est censé en prendre soin.
Mais au lieu de souligner ce problème et d’en comprendre la cause pour tenter de le régler, on préfère s’offusquer de ces déclarations et sauter à la case condamnation des militaires.
Bien sûr que je préfère une résistance pacifiste à la prise de pouvoir par les armes. Et je trouve aussi que passer trop vite à la condamnation est une manière de détourner notre regard des vrais problèmes, espérant apaiser les ménages avec des boucs émissaires responsable de tous nos maux.
Mais ne sachant comment penser nos douleurs, on souffre en silence. On prend parti en s’identifiant du côté des accusateurs ou des victimes. Ce faisant, on bascule nous même dans ce monde où l’on semble se diviser sans cesse, alors qu’au fond de nous, un appel à l’unification tente de pointer son nez. Cette espérance est enfouie comme la flame de bougie au fond d’une grotte. Il est présent, tout prêt, mais éloigné par nos peurs. Nous avons grand besoin de l’art et de la culture pour dépasser nos peurs et voir renaître cette étincelle de vie. Nous avons besoin du retour du spectacle vivant sur la scène publique.
Le spectacle vivant au service de la vie :
Les tragédies racontées par nos grands médias ne sont pas suffisantes pour nous réveiller et nous donner la force d’aller de l’avant. Nous avons besoin d’artistes qui montrent comment certains héros ou simple êtres humains ont parcouru le chemin depuis la douleur vers la lumière. Ainsi peut-être nous trouverons la force de rassembler notre humanité pour la mettre au service de la vie dont nous faisons partie intégrante.
Quand il s’agit de regarder le spectacle de la vie, chacun est seul maître de ce qu’il veut observer. En fonction du regard que l’on pose sur les choses en tant que simple spectateur passif, ou en tant qu’acteur, nous choisissons de laisser faire le temps dans l’espoir que nos vies s’améliorent, ou bien nous choisissons d’ajouter personnellement de la magie aux rêves de nos vies pour mieux les concrétiser et pour mieux servir la vie. J’ai partagé ce texte dans ce but, et espère qu’il n’influencera personne contre son gré, et qu’il servira à tous ceux qui souhaitent confronter leur regard à celui des autres pour faire avancer les choses dans le sens de la vie.